Devise des infirmières : quel symbole représente la profession infirmière ?

En France, le caducée utilisé par les infirmières reste souvent confondu avec celui des médecins, alors que les deux symboles diffèrent à la fois par leur histoire et leur représentation. Malgré une réglementation précise, des erreurs d’attribution persistent jusque dans les institutions et les cérémonies officielles.Le choix de l’emblème n’est pas anodin : il traduit des valeurs, des héritages et des évolutions propres à chaque profession médicale. Certaines distinctions, parfois ignorées du grand public, structurent pourtant l’identité et la reconnaissance des soignants depuis plus d’un siècle.

Le caducée, un symbole universel de la santé : origines et évolutions

Impossible de parler médecine sans tomber sur ce motif bien connu : le caducée. Il marque les adresses, s’affiche fièrement sur les plaques professionnelles, accompagne les remises de diplômes et s’impose même sur les pare-brises. Mais son histoire commence loin des hôpitaux et des universités : elle remonte à l’Antiquité, là où la figure médicale prenait déjà racine dans la société.

Un regard sur le caducée d’Asclépios (ou Esculape chez les Romains) révèle surtout une forme de dépouillement : un bâton d’olivier et un unique serpent enroulé. Ce sceptre, attribut du dieu grec de la médecine, évoque l’autorité du soignant, sa pérennité au fil des époques. Quant au serpent, il incarne l’art de la régénération, la faculté de se renouveler, et par là même, de soigner.

Pour mieux cerner les éléments de ce symbole, les voici explicités :

  • Bâton d’olivier : la présence de ce bois consacre la continuité du soin et sa légitimité dans le temps.
  • Serpent enroulé : il évoque la vigilance du soignant, sa capacité à accompagner le retour à la santé, et rappelle la vitalité du cycle de la vie.
  • Cercle ou miroir (visible sur certaines variantes) : signal de prudence, il invite à intégrer la complexité du vivant dans la pratique quotidienne.

Le caducée d’Asclépios n’a donc pas gagné sa place par hasard : il serait la boussole de toute une profession, le rappel d’un engagement, la promesse d’un soin exigeant. Il se démarque radicalement du caducée d’Hermès, orné de deux serpents et d’ailes, beaucoup plus associé au commerce qu’à la santé. Les infirmières brandissent ce symbole à part entière, marqueur de leur histoire, de leur culture et de leur implication. À travers lui, toute une vocation se lit et se transmet.

Pourquoi existe-t-il plusieurs caducées dans les professions médicales ?

L’hôpital, la pharmacie ou le cabinet médical n’ont pas choisi la diversité des caducées par coquetterie. Chaque métier choisit son emblème pour affirmer sa mission, ses valeurs, ses devoirs, et donner de la visibilité à son identité.

Le caducée d’Asclépios, bâton et serpent, appartient aux médecins et infirmiers. Sa racine grecque dit tout : la guérison, la transmission du soin. Mais d’autres secteurs jouent parfois la confusion, notamment à propos du caducée d’Hermès. Deux serpents, des ailes, et l’histoire d’un dieu des voyageurs et du commerce, bien loin du monde sanitaire.

Ce paysage foisonnant ne s’arrête pas là. Les pharmaciens, eux, préfèrent la coupe d’Hygie, elle-même enlacée par un serpent. Elle évoque le pouvoir sur le médicament et la responsabilité face aux poisons. D’autres familles, sages-femmes, Croix-Rouge, revendiquent elles aussi des insignes qui racontent leur vocation à protéger ou à accompagner la naissance.

Pour s’y retrouver, voici les symboles principaux et la mission qu’ils portent au sein des professions du soin :

  • Caducée d’Asclépios : il reflète le soin, l’accompagnement de la guérison.
  • Caducée d’Hermès : référence au commerce, à la communication, bien éloigné des tâches médicales.
  • Coupe d’Hygie : incarne la pharmacie, la gestion du remède et la préparation soignée.

Cette diversité n’est jamais gratuite : elle situe chaque acteur dans son histoire et affirme la singularité de chaque rôle dans la chaîne des soins.

Caducée, bâton d’Asclépios et autres emblèmes : comprendre leurs différences et leur importance

Côté infirmières, le caducée garde toute sa force comme repère. Héritier direct du bâton d’Asclépios, bâton d’olivier, serpent enroulé et parfois cercle, il synthétise l’ambition de protéger, d’accompagner, de soulager. Rien d’anecdotique ici : chaque partie du symbole dit l’essence du métier. Le serpent signale la préservation de la vie ; le cercle ramène à la vigilance et à l’éthique du geste infirmier.

Il existe différentes formes de caducées pour répondre à chaque étape ou modalité de la carrière. Le caducée ordinal, remis une fois inscrit officiellement, atteste du rattachement au groupe de pairs et fait apparaître le numéro personnel du professionnel. C’est le sésame surtout pour les infirmiers exerçant en libéral. Les étudiants arborent quant à eux un caducée spécifique qui indique leur parcours en formation. Vue sur les voitures ou en façade de cabinet, cette signalétique affirme la présence de professionnels certifiés.

Pour lever toute ambiguïté, voici les usages pratiques de ces différents caducées :

  • Le caducée ordinal facilite l’identification lors de diverses démarches administratives, comme le stationnement spécialisé ou les contrôles officiels.
  • Il ne procure aucun avantage hors du champ professionnel ; c’est bien un marqueur d’appartenance, rien de plus.
  • Tout usage détourné entraîne le retrait du symbole, vigilance donc sur les conditions d’utilisation.

Plaques magnétiques, badges autocollants : ils sont fournis par les organismes compétents. Mais l’accès à ce visuel reste réservé aux professionnels réellement inscrits, condition non négociable pour garantir la confiance du public.

Jeune infirmier esquissant le symbole du caducée dans la salle de pause

Florence Nightingale, cérémonies et épinglettes : l’héritage symbolique chez les infirmières

Florence Nightingale ne s’est jamais figée dans les manuels d’histoire. Sa silhouette, lampe à la main, inspire toujours la profession. Lors des remises de diplômes, elle continue de transmettre l’idée d’engagement, éclaire la nouvelle génération sur le sens du soin et de la responsabilité assumée. Depuis le XIXe siècle, son exemple façonne durablement le cœur du métier.

À l’étranger, au Canada notamment, des emblèmes propres, composés de cerfs blancs et de feuilles d’érable, ornent le blason des jeunes diplômés. Ils reçoivent ces insignes lors de moments de passage symboliques, les fameuses cérémonies d’épinglettes. À travers elles, toute une profession salue la diversité, l’unité et réaffirme des principes : respect, dignité, justice.

Ce n’est jamais décoratif. Le code de déontologie encadre chaque geste : protection du secret, autonomie de décision, égalité de traitement, sens aigu de la responsabilité. Ces règles posent le cap d’une profession sans faille, où symbole et exigence avancent de concert.

Au quotidien, la solidarité s’installe dans le travail d’équipe, en lien direct avec médecins, aides-soignants, kinés, pharmaciens et bien d’autres acteurs. Des outils nouveaux permettent aujourd’hui de garder ce cap, nourrissant la dynamique d’entraide et de partage qui fait l’ADN du soin infirmier contemporain.

Plus qu’une image sur une plaque, le caducée, tout comme l’épingle traditionnelle ou la lampe, rappelle que chaque infirmier et infirmière s’inscrit dans une lignée. Demain, les symboles resteront, la profession continuera d’écrire son histoire, et cette fierté, discrète ou affirmée, ne s’efface jamais.

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